Quelques paramètres pour bien choisir sa formation, tout en sachant que la profession n’est pas règlementée : aucun comportementaliste, éducateur comportementaliste ou masseur canin ne peut se dire diplômé d’Etat ! Cela n’existe pas à l’expression du BP d’éducateur canin enseigné dans les écoles agricoles . Toutes les études aboutissent à une certification (avec valeur de sérieux ou pas !) Il est utile de rappeler aussi que le comportementaliste n’est pas un éducateur et n’apprend pas la marche en laisse au chien.( sauf pour ceux qui conjuguent les deux activités sous le terme de plus en plus fréquent d’éducateur comportementaliste .
Le comportementaliste est là pour trouver une solution aux problèmes de comportement de l’animal dans son quotidien. Le comportementaliste étudie donc l’éthologie en général, l’éthogramme du chien et/ou du chat, leur comportement ainsi que la psychologie humaine pour intervenir dans une approche globale « dite systémique » de l’environnement du chien ou du chat, de son quotidien, de la famille dont il fait partie. Il y a des dizaines de concepts éthologistes de Konrad Lorenz à Harlow sans oublier Boris Cyrulnik et autant de théories sur le chien.
Mais aucune formation ne peut se passer d’observation, d’empirisme, de contact étroit avec les chiens. Les professionnels sur le terrain depuis des années (éleveurs, éducateurs) auront plus de compétences que « n’importe quel fraichement certifié » n’ayant eu qu’un apprentissage théorique . Or c’est là que le bât blesse : très peu connu il y a dix ans, le métier, aujourd’hui, voit fleurir de multiples formations (tout comme auxiliaire de santé animale, éducateur, éleveur, masseur…) puisque en France nous sommes les champions en ce domaine : les écoles par correspondance pullulent quel que soit le secteur professionnel, vous instruisant coûteusement « à la meilleure méthode » qui soit, vous faisant miroiter de merveilleuses opportunités pour vous faire débourser quelques milliers d’euros en se fichant éperdument de votre avenir. (Je le sais pour y avoir travaillé mais aussi en avoir fait les frais). De très bonnes formations préparent avec sérieux et passion, d’autres ne sont là que pour profiter d’un engouement important pour les métiers du chien et il faut donc s’y retrouver . Commençons par un peu de jugeote : une formation initiale purement théorique ne suffit pas. Un de mes anciens élèves au lycée, 19 ans n’ayant eu ni chien, ni chat entame en ce moment avec motivation, certes, une formation de comportementaliste à distance, sans stage, avec pour objectif d’être à son compte 12 mois plus tard dans « une profession en pleine expansion » comme lui a gentiment expliqué le » commercial » qui l’a inscrit pour 4200 euros ! Outre le fait qu’on ne gagne pas sa vie aussi facilement, où est le minimum d’expérience, de pratique qui va permettre de produire des résultats ? On fait passer à tort le comportementaliste pour un « psychologue » dont l’activité n’est qu’intellectuelle mais si on n’a jamais côtoyé, observé un chien, tout reste donc théorique et inutile. Les meilleures formations vont donc proposer, parfois des cours par correspondance de base, mais aussi des possibilités des sessions pratiques, des stages, des rapports d’observations, bref du concret !
Une session de formation doit proposer un nombre d’heures raisonnable et logique. Et les plus chères ne seront pas forcément non plus les plus abouties … Il faut choisir des experts du métier et non ces écoles par correspondance qui font toutes sortes de formations « juste pour le fric » il faut bien le dire !
Renseignez-vous sur l’expérience du (des) formateur(s), sur la teneur des cours. Enrichissez-vous parallèlement parce que l’éthologie, le comportement ne sont pas une science exacte et statique . Voilà donc pourquoi et comment on peut trouver quelques aberrations sur internet : des « comportementalistes » vous proposent si vous êtes trop loin une étude à distance par téléphone ou mail avec un tarif aménagé ! Ce n’est pas sérieux : tout comportementaliste qui se respecte vous répondra dans le cadre d’un conseil de base (et non rémunéré) mais aucun ne vous dispensera un diagnostic et des thérapies comportementales sans vous avoir rencontré. Si c’est impossible il vous donnera alors les coordonnées d’un collègue dans votre région.
Les éducateurs qui affirment 100% de réussite oublient l’humilité et le simple constat que le chien est un être vivant et comme nous, est différent d’ un individu à l’autre.
Ce qui marche pour apaiser l’un pourra rendre l’autre ingérable
Et moi, me direz- vous, qu’en est -il de ma formation ? Eh bien je m’intéresse par plaisir personnel à l’éthologie générale depuis 20 ans à travers ma passion pour les chiens, les chevaux, les singes aussi ; j’ai eu le bonheur de posséder des toutous de caractères différents dont certains avec troubles du comportement, de m’occuper d’eux avec attention, mais aussi de ceux des autres et notamment des pensionnaires du refuge de Gerbey . J’ai enfin eu la chance de rencontrer les bonnes personnes, les bons conseils. J’ai mis cinq années avant de me décider à me lancer, en multipliant les formations et malgré l’excellent enseignement qu’il m’a dispensé, mon premier formateur m’a prévenue qu’il me faudrait approfondir, ce que j’ai fait en diversifiant les sources (entre autres françaises et américaines) de lectures, de stages. Et je continue à en apprendre tous les jours des animaux, des chiens, plus que des livres et des hommes, même si sans ces derniers je n’aurais pas su comment structurer ma pensée. Donc si vous souhaitez prendre ce chemin choisissez le bon concept mais retenez bien